POEMES

Pour vous qui aimez les poètes et la poésie, quelques textes qui trouvent normalement leur place sur ce site.....

Poème breton ...

La nuit était noire
La lune était blanche
Nous étions seuls
Elle et moi

Sa peau si douce
Ses yeux si bleus
Je savais ce qu'elle attendait de moi

Je lui dis de se calmer
De ne pas se rebeller
Je fis courir ma main
Doucement sur ses reins

Je n'y connaissais rien
Mais je fis de mon mieux
Pour placer mes doigts
Délicatement entre ses seins

Je me souviens de sa peur
De l'excitation de mon cœur
Jusqu'à ce moment bénit
Où ma honte s'enfuit

Après quelques Hisse et Han
Il ne fallu pas longtemps
Pour qu'en un jet puissant
Jaillisse le liquide blanc

Enfin j'avais réussi
J'étais un homme à présent
C'était la première fois cet automne....
Que je trayais une vache bretonne.

Auteur: Inconnu
Origine: Inconnue


Une autre histoire

Il y a des jours
Qui donnent envie de rêver,
Et comme il y a l'amour
Qui pousse à rester,
On s'habitue à ne rien regretter.

Il y a des gens
Qui donnent envie de pleurer,
Et comme il y a le vent
Qui peut tout emporter,
On s'éternise à tout regarder filer.

Il y a des vies
Qui font fleurir le temps,
Mais comme il y a l'ennui
Qui motive l'argent,
On s'oublie à vivre doucement

Auteur: David HOC
Extrait de : La terre tremble
Collection "La poésie, la vie"
Éditions Saint-Germain-des-Prés


2003 Millésime ensoleillé

L'hiver finit très tôt: déjà, dès février,
les brins d'épine noire blanchissaient sous la fleur,
tels des buissons neigeux, ça et là oubliés.
Et ma vigne pleurait sous les coups des tailleurs,
laissant monter la sève à ses bourgeons gonflés,
découvrant au soleil le dard des pousses neuves.

Puis, ma vigne étira ses pousses vers le ciel
comblée, repue, offerte au généreux soleil,
elle semblait dormir, lovée dans la chaleur
de ces jours lumineux. Puis, reprenant ardeur,
verdissant ses rameaux s'il pleuvait quelque grain,
elle étalait son pampre et garnissait ses brins.
Que ma vigne était riche en ce beau mois de juin!

Bien sûr, août fut torride. En ces jours orageux
on put craindre la grêle. On vit souvent griller
quelques grains au soleil. Sur les coteaux pierreux
des ceps mal racinés sont morts déshydratés,
mais quels jolis raisins nichés sous les ramures,
si longtemps surmuris dans cet air surchauffé,
grains gorgés de sirop, fruits gavés de douceur,
produits exceptionnels d'un lumineux été!

Au cœur de mon cellier retrouvez ces bons fruits
en admirant mes crus: le vin, cette année, luit,
diffuse la chaleur de ce splendide été.
Venez tous partager ce nectar généreux,
brillant comme un diamant aux multiples reflets
puissant comme un rayon de notre astre de feu.

Olivier Gelineau
Saint-Léonard - 29 février 2004

Vignoble Gelineau - Château de la Viaudière
49380 Champ sur Layon
Tél: 02 41 78 86 27
Fax: 02 41 78 60 45
e-mail: gelineau@wanadoo.fr
www.vignoble-gelineau.com


POEME AFRICAIN

 

Une fermière du Rwanda,

Qui était Hutu de surcroît,

Quitte sa case et sa smala

Pour le marché de Kampala.

Elle veut honorer sa tribu

D'un beau chapon gras et dodu.

Mais elle était peu fortunée,

Et le marchand Tutsi, rusé,

Refusa de baisser le prix

Du chapon par elle choisi.

 

Me le donnerais-tu,

Dit la cliente Hutu,

Contre une gâterie

Sur ton beau bengali ?

 

A voir , dit le vendeur,

De cette gâterie quelle serait la valeur ?

Vaudrait elle un chapon ?

Il m'en faudrait la preuve pour de bon.

 

Aussitôt la bougresse s'enfouit sous le boubou,

Et vite fait jaillir la sève du bambou.

J'ai gagné le chapon , s'exclame l'innocente,

La bouche encore pleine du produit de la vente.

 

Que nenni' lui répond le volailler acerbe

Tout comme la figure , le chapon tu as perdu

Car comme le dit notre si beau proverbe :

Turlute Hutu, Chapon point eu


Le déluge apaisé, Noé le Patriarche
Sur le mont Ararat descendit de son Arche
Et, observant le sol de ses eaux libéré,
Vit qu'arbustes et fleurs en tout lieu renaissaient.

Il aperçut un plan porteur de quelques grains
Qu'il goûta: savoureux! oui, c'étaient des raisins!
Conquis par les vertus de ce délicieux fruit,
Il décide aussitôt de l'emporter chez lui,
Et pour le protéger, confectionne un berceau,
Tressant autour du pied les plumes d'un oiseau.

Mais le plant s'étiolait sous le soleil ardent,
Et Noé dut chercher un récipient plus grand.
Or un tibia de lion traînait sur le chemin:
Il devint aussitôt l'écrin de nos raisins.

Le périple fut long et la vigne poussait,
Noé dut à nouveau vite la replanter
Dans le crâne d'un âne, et ce dernier abri
Lui permit de gagner la Mésopotamie
Où elle prospéra, et où Noé devint
Le premier Vigneron s'enivrant de son vin
Car les trois animaux protégeant ses racines
Ont marqué à jamais le bon jus de la vigne.

Siffler simple fillette rend gai comme un pinson
Boire bonne bouteille puissant comme le lion
Mais qui avaler seul une Dame-Jeanne
Montrera aussitôt la bêtise de l'âne.

L'homme perd le bonheur à vouloir toujours plus.
Lucifer le Démon est un ange déchu.
Adam, le premier homme, dégustant le fruit
De l'arbre du savoir, perdit le Paradis
Les enfants de Noé se moquèrent de lui
Car il avait trop bu et s'était endormi.

Le vin est merveilleux, oui, mes amis trinquons!
Mais sachons consommer avec modération

Olivier Gelineau
Le 8 mars 2005

Fait à la clinique Saint-Léonard, devant un verre d'eau, à cause d'une prothèse de hanche.


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